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Juge et marteau

Expédition punitive et car-jacking traumatisants : « Tout ça pour 400 euros ! »

29 février 2024

Imaginez que vous ayez acheté une voiture d’occasion à une connaissance qui estimerait que vous ne remboursez pas assez vite. Vous devez encore 400 euros et vous vous retrouvez victime d’un car-jacking d’une extrême violence. C’est ce qu’a vécu une habitante du Valenciennois.

La Voix du Nord  Catherine Bouteille Publié: 29 février 2024 à 20h40

« Préparer une expédition punitive avec un cocktail Molotov, ce n’est pas anodin ! Et vous dites ça comme si vous prépariez de la purée ! » Face au président Ott, deux femmes et le conjoint de l’une d’elles. Lorsque le trio a été interpellé, à la mi-janvier, lors d’une opération place nette menée à Beuvrages, ils ne le savaient pas : cela faisait plusieurs mois qu’ils étaient sous surveillance téléphonique, dans le cadre d’un trafic d’ampleur de tabac. Feux de voitures volontaires, car-jacking d’une rare violence préparé avec minutie… Les écoutes les ont aussi mis en cause pour de violents faits à l’encontre d’une même victime. « Et tout ça pour une dette de 400 euros ! », peste l’un des assesseurs.

« Il m’a demandé comment on faisait un Molotov et on a mis ça au point ensemble »
Quelques mois plus tôt, la victime avait acheté une voiture à Priscilla Minel. Le montant de la transaction est établi à 1 200 euros. Une dette dont elle ne s’acquitte pas assez vite au goût de ses créanciers. Le 20 novembre, Jérémy Cantin et sa conjointe Priscilla Minel se rendent devant le domicile de la trentenaire. Leur amie V.B. les rejoint, accompagnée de sa propre fille, qui a 16 ans : « Il m’a demandé comment on faisait un Molotov et on a mis ça au point ensemble. »

L’Espace de la trentenaire est réduit en cendres, mais ils ne parviennent pas à incendier sa 307. Grâce aux écoutes, on comprend que l’idée d’un guet-apens émerge dès le lendemain. « On en a parlé sous le coup de la colère », reconnaît Priscilla Minel. « J’avais refusé et on en a plus reparlé », complète V.B. Du moins jusqu’au 9 janvier et aux jours suivants où il est à nouveau question d’un guet-apens dans les écoutes. Le rôle de chacun est défini.

Le 15 janvier, le piège se referme sur la cliente de Me Szafran. Il fait encore nuit lorsqu’elle aperçoit deux ombres encagoulées qui simulent une blessure à la jambe sur un passage piéton à Raismes. « Il est déjà trop tard. Sa vitre explose » d’un coup de marteau. S’ensuit « une tempête de coups » alors qu’elle est encore au volant puis au sol. Elle se retrouve menacée par un pistolet à impulsion électrique. « C’était inévitable ce qui lui est arrivé car ils en avaient décidé ainsi. C’est une entreprise criminelle au sens le plus strict. Depuis, elle n’ose plus prendre la route pour aller bosser. Elle regarde tout le temps derrière elle. » Six jours d’ITT (interruption temporaire de travail) lui ont été délivrés « pas que pour les bleus », mais aussi pour les répercussions psychologiques.

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